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 i4û                  NOTÎCF. SUE TRÊVES.

  culotte courte était retenue par une ceinture rouge à
  triple pli, servant aussi de filoche ; elle était retenue aux
  genoux par des boucles d'acier ou d'argent. Ces derniers
  ornements figuraient également .sur leurs chaussures ;
  la basane, ou tablier de peau, jaune la semaine, et blan-
  che le dimanche, était un de leurs ornements ; ces vête-
  ments deviennent plus fins et plus élégants à mesure
  qu'on avance vers notre âge.
     Les femmes portaient chignon, la coiffe montée à la
 large barbe, ou volants garnis de dentelles descendant
 vers les oreilles ; la robe de laine blanche ou rouge à
  courtes manches ornées de bracelets d'argent ; le tablier
 bleu à bavette carrée, où brillait la croix d'or ou d'argent.
 L'habit des noces servait la vie entière, et n'apparaissait
 qu'aux grandes solennités.
     Tels , dans notre jeunesse , avons - nous encore vu
 les hommes et les femmes ainsi vêtus, surtout dans nos
 campagnes ; tous étaient plus simplement, plus solide-
 ment, plus richement habillés que par l'étroitesse et le
 clinquant des vêtements de nos jours, surtout cette haute
 taille qui les distinguait,, et cette figure caractérisque qui
 se'perd insensiblement. Â cette époque, leur nourriture
 était le pain noir et le lard rance. Néanmoins la gaieté
 naïve et railleuse formait le fond de leur caractère, sur-
tout lorsque la tasse d'argent ou l'écuelle de terre, remplie
 du vin de l'année, les réunissait autour d'une table amie.
Ils buvaient plus de vin dans leurs maisons que dans les
cabarets. Leurs mœurs furent constamment régulières
et religieuses jusqu'au milieu du 18e siècle. Moins travail-
leurs que nous, il est vrai, moins travaillés de soucis
rongeurs, d'infirmités précoces, ils étaient plus simples
dans leurs mœurs, plus heureux dans leur cœur, plus
fortement attachés â leur religion, au point de montrer