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134 DU DROIT ITALIQUE A LYON. des marchands, auxquels on adjoignit un procureur de la ville et un secrétaire. Ce changement qui fut considéré comme une atteinte portée à l'ancienne constitution com- munale, ne se fît pas sans de vives protestations. Si l'on pouvait d'ailleurs reprocher à l'ancienne organisation de diviser le pouvoir et de paralyser l'activité du corps exé- cutif, l'histoire constate aussi, qu'à compter de ce chan- gement, les affaires communales furent régies peut-être avec moins de zèle et de désintéressement. Douze con- seillers égaux par le rang et le pouvoir, choisis pour un temps limité par les maîtres des corps de métiers eux- mêmes, offraient assurément plus de garanties d'émula- tion et d'indépendance. La nouvelle organisation, au con- traire, concentrait en quelque sorte tout le pouvoir entre les mains du prévôt des marchands, auquel revenait tout l'honneur des actes accomplis sous son administratio», et dont l'influence était toute-puissante sur ses collègues, auxquels il était supérieur par la dignité et par la nais- sance. Car, pendant que les quatre échevins étaient tou- jours les élus de la commune, Je prévôt des marchands, qui devait appartenir à l'ordre de la noblesse, était nommé directement par le roi, et ce choix ne laissait plus, en apparence au moins, à la constitution municipale, son ancien caractère d'indépendance vis-à -vis du pouvoir central (1). Cette organisation subsista pendant près de deux siè- cles. Mais, nous devons le dire, pendant toute cette période, qui fut celle du gouvernement absolu, le Consu- lat lyonnais n'oublia point ni son origine, ni ses devoirs, et maintes fois, on le vit défendre avec énergie les pri- vilèges de la ville contre les empiétements de la royauté. (!) Prostde Royer. De l'administration municipale des villes, p. 26.