page suivante »
DU DROIT ITALIQUE A LYON. 29 ton de sa double supplique et la clémence bien connue de Majorien autorisent à le croire. Aussi les historiens mo- dernes rapportent-ils tous que Lyon dut la restitution de ses anciennes franchises au poète dont la muse était des- tinée à chanter tous les monarques éphémères de cette époque agitée (458) (1). S'il en fut ainsi, il paraîtrait que Lyon avait perdu de nouveau ses privilèges quelques années après, car Gré- goire de Tours nous apprend, dans son traité de la Gloire des confesseurs, que cette ville fut affranchie de tout im- pôt par l'empereur Léon I er , parce que l'archidiacre de Lyon avait guéri la fille de ce prince: «Encore aujourd'hui, « ajoute cet historien, à trois milles autour de Lyon, il « n'est perçu aucun impôt public (2). » De tous ces faits combinés, il résulte bien que Lyon jouissait encore de ses franchises au milieu du cinquième siècle, puisqu'elle en fat privée par Majorien qui l'acca- bla de lourds impôts. D'un autre côté, la suspension de ee privilège n'eut qu'une bien courte durée, car si notre ville ne fut pas restituée dans ses immunités par ce prince, elle les recouvra au moins dix ans plus tard, au temps de l'empereur Léon I er , c'est-à -dire vers 467, époque à la- quelle l'unité du monde romain, rompue depuis six an- nées, fut rétablie par l'avènement d'Anthémius sur le trône d'Occident (3). Enfin le récit de Grégoire de Tours (1) Fauriel. Hist. de la Gaule méridionale, I, 257 et 265. — Art. de vérifier les dates, loc. cit. — Sidoine Apollin. Œuvres, édition de 1836, p . XXI. — Epist. L. 1.11. — Archives histor. du Rhône. II, p. 72. — Notes et documents de M. Péricaud, ann. 456 et 457. (2) Grégoire de Tours. De gloria confessorum, cap. 63. Tributurn ci- vitati concedit. (Inde usque hodie circo muros urbis illius in tertio milliario tributa non redduntur in publieo.—V. aussi Tillemont. Hist. des Empereurs romains. VI, 386. (3) AmédéeThierry.incite de l'hist. romaine auVsiècle, p. 10 et 15.