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22                 DU BKOIT ITALIQUE A LYON.

taie de la province conquise par César, et donna-t-elle
son nom, pendant plus de quatre siècles, à la majeure
partie de l'ancienne Celtique.
    Lyon était la vraie fille de Rome, et Rome entoura
son berceau de toutes les splendeurs des richesses et de
l'art antiques. Comme sa mère, la nouvelle cité eut ses
temples, ses théâtres et ses arènes. Ses aqueducs égalè-
rent par leur majesté ceux de la ville éternelle, et ses pa-
lais virent naître les fils des Césars.
    Devenue ainsi le siège du gouvernement de la Gaule,
Lyon reçut des premiers empereurs des droits que
Rome n'accordait qu'avec réserve aux villes de l'Empire.
Elle fut élevée au rang de colonie romaine et reçut à la
 fois le privilège de fournir des sénateurs à la ville de
 Rome et la jouissance du droit italique.
    Si les prérogatives attachées à cette dernière faveur
 avaient toutes disparu avec la domination romaine, un
retour vers ces époques reculées n'offrirait guère qu'un
 stérile attrait de curiosité. Mais la plupart de ces privi-
 lèges ont subsisté, en quelque sorte, jusqu'à nous; ils
 ont tenu une large place dans la vie de nos pères, et leur
 histoire est celle des luttes des générations qui nous ont
 précédés. Le droit italique a servi, en effet, de base à
 plus d'une franchise dont Lyon se montra toujours ja-
  louse, car pendant que d'autres villes ne pouvaient
  invoquer que des chartes modernes, obtenues souvent par
 la force, notre cité reculait jusqu'à son berceau l'origine
 des privilèges dontjouirent toujours ses habitants.
     Mais à quel prince Lyon dut-elle cette faveur ? Aucun
 texte précis ne nous l'apprend. Pourtant quelques histo-
 riens ont cru devoir l'attribuer à Auguste (1). Notre cité
   (1) Laferrière. Histoire du droit civil de Rome et du droit français,
t. III, p. 303.