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418 LA PARESSE D ' 0 N PEINTRE LYONNAIS.
porter la main- sur ces tableaux ; nous ne comprenons pas
que des amis n'aient pas arrêté sa main. Ce qui reste fait dé-
plorer la perte de ce que nous n'avons plus. .
Enfin, hier encore, malade, mais courageux, il faisait,
d'après des photographies, les poriraits de personnages dé-
cédés et les familles attristées de M. le docteur Rougier, de
MM. Régnier et Bocquet admiraient avec quelle magie de pin-
ceau l'artiste avait rendu la vie à leurs chers et regrettés dé-
funts. Il fallait de l'ardeur pour entreprendre cette tâche,
plus que du talent pour en sortir à son honneur.
Cent portraits, un nombre infini d'aquarelles à figures, de
la peinture d'histoire, de la peinture de genre, de la litho-
graphie, de la gravure a l'eau forte et au burin, de la sculture
en ivoire et en bois, voilà le bagage du flâneur qui nous
occupe. N'est-ce pas assez? Eh bien, ce n'est pas tout.
Archéologue, numismate, collectionneur, toujours à la
piste de quelque antiquité, à l'affût devant les boutiques de
bric-Ã -brac, toujours en admiration devant quelque objet
curieux, il achète, raccommode, répare, classe, arrange, es-
suie, époussette et s'énamoure comme un homme de vingt
ans; d'ailleurs tout lui est bon. Gravures avant la lettre,
épreuves de choix, nielles, émaux, médailles, armes, faïences,
orfèvrerie, meubles, ivoires, tout a la puissance de faire
battre son cœur. Mais cet amoureux de l'antique et du rare
ne l'est pas a la légère. Nul n'a le tact plus fin pour décou-
vrir une supercherie ; nul ne désespère plus ni mieux les
marchands roués ou de bonne foi en leur prouvant que la
pièce qu'on lui offre est fausse, que l'imitation pour être par-
faite n'en est pas moins une imposture, et nul n'eût été plus
digne de jeter a la face d'un brocanteur le mot célèbre : —
Ça? un Rembrandt?.... c'est un.... Comment vous appelez-
vous ? —
Servi par une mémoire prodigieuse et une étude inces-