page suivante »
LA PEINTURE. 297 la lumière à sa surface. On peut observer ces effets tous les jours dans un ordre inférieur; dans la peinture à l'huile des boiseries d'appartement, quelque grasse et bien nourrie qu'elle soit, elle ne résistera pas longtemps à cette action dessiccative de l'absorption et de la lumière. Voyez, par exemple , les volets des croisées qui sont par leur emploi les plus exposés à l'action de. la lumière, leur peinture devient friable et semblable à la détrempe. Beaucoup d'artistes de notre siècle ont employé et emploient encore pour peindre, des pommades à retou- ches, des vernis siccatifs de Harlem, des huiles rendues siccatives par la litharge ou des sels de plomb ; toutes ces drogues ont toujours pour bases de l'huile et des aci- des métalliques; eh bien, mettez laquelle que ce soit de ces compositions, surtout celles qui contiendront le moins de gomme ou de résine et le plus d'huile rendue siccative par les oxydes de plomb, dans un petit vaisseau, au bout de 24 heures, une pellicule assez dure se sera formée à sa surface et tout le contenu au-dessous restera liquide un temps indéfini. C'est positivement ce qui arrive à la peinture faite avec ces matières : sa surface seule sèche, et le dessous reste mou; alors quand vient un chan- gement atmosphérique, de la chaleur, ou un coup de soleil donnant dessus , l'huile emprisonnée sous cette pellicule se dilate, augmente de volume et fait crever •* • cette peau en tous sens ; de là ces gerçures épouvantables qui laissent voir en blanc jusqu'à la préparation de la toile ou du panneau. Aucune peinture ancienne ne présente ces inconvénients, je parle surtout des peintures des 15e et 16e siècles, en général, peintes sur bois. Elles se sont conservées pures, brillantes et résistent à un nettoyage énergique mais intelligent.