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LÉGENDES DE LA VILLE D'.4RS. ' 147 Enfin, il a « aperçu quelques seuils de porte couverts de vase et de limon, une longue suite de pieux en ligne droite et d'autres plus gros , dans un autre endroit, presque tous rongés jusqu'à la surface. » Ailleurs, il a vu « la pointe de longues perches de bois qui ne sont sans doute autre chose que le sommet de quelques arbres dépouillés de leurs bran- ches cl restés debout dans t affaissement du sol. » Je revien- drai plus loin sur ces assertions, soit pour les combattre, soit pour les corroborer de mes propres observations. En somme, la très-curieuse brochure de M. Tripier , ainsi que la qualifie avec raison M. Macé (1) , n'est autre chose que la réunion intelligente de connaissances historiques déjà acquises, des traditions populaires, de quelques lignes assez raisonnables , et des produits de l'imagination sénile d'un osprit naïf,étranger—quoiqu'on diseM. HorB!anchet(2) qui trouve sa brochure écrite avec une judicieuse sagacité,— aux plus simples notions de la critique. « 1 n'y a rien, dit 1 encore M. Macé (3), de plus dangereux , dans des études sérieuses, que Sa poésie et l'imagination que des connais- sances positives ne viennent pas modérer. » . Dans des Notas explicatives, reléguées à la fin de la bro- chure , se trouvent néanmoins quelques sages réflexions que j'aurais préiére voir dans le cours de son récit. C'est ainsi que, dans la noie 1 il rétablit, d'après les Jnnales , la date vraie de la fondation du couvent de la Sylve ; il avoue que les causes de la submersion d'Ars no paraissent pas vraisemblables; il montre une velléité do discussion des faits historiques qui ont précédé la ruine de ce bourg, et il repro- duit un manuscrit de 1601 sur la fin terrible de la ville d'Ars (1) Guidc-Ilin. des Clicm. do fer du Daupliinc : Riues et ses environs, p. 92. (2J Album du Dauphiné: lac de Paladrn;\. i, p. 68. £3) Guidc-Ilin. clc, ; Rives el ses environs, p. 87.