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494 JACQUES DE VINTIMILLE. de Vintimille (1) dont nous écrivons la vie. Dominique, son aïeul, eut sept fils : Alexandre, Charles, Marc, Jean- Baptiste, Barthélémy, François et Augustin. Quatre d'en- tre eux furent chevaliers de Rhodes. Barthélémy se fît prêtre. Jean-Baptiste se maria, et eut deux enfants, qui périrent par accident, sans laisser de postérité. Quant à Alexandre, il fut bientôt forcé de s'expatrier. Il était né vers 1472; or, dès l'an 1450, le comte de Tende, son parent, au mépris des statuts qui consacraient au profit des aînés l'inaliénabilité des fiefs de la maison de Vin- timille, s'était rendu maître de la seigneurie de Maro et de la forteresse de Petralata. Mais cet acte d'usurpation n'était que le prélude de nouveaux malheurs. Les Adorni et lesFregosi, familles plébéiennes de Gênes, appartenant au parti gibelin, et qui, pendant près de deux cents ans avaient alternativement fourni des doges à cette ville, recommencèrent leurs anciennes querelles, ravagèrent toute la côte, et réduisirent en cendres, après l'avoir livrée au pillage, la maison d'Alexandre de Vintimille. Lui- même, pour échapper à *la mort, fut obligé de s'embarquer. Il se réfugia dans l'île de Rhodes, où nous avons dit que quatre de ses frères étaient chevaliers. Il avait en outre dans cette île de nombreux amis, même des parents, entre autres, Fabrice Carretto, prince de Final, qui était alors commandeur de la langue d'Italie, et qui devint grand-maître en 1513. Alexandre de Vintimille fut accueilli dans Rhodes avec tous les égards dus à sa position. Sa famille y était puis- sante : ses frères, revêtus des plus hautes dignités de l'Ordre, y jouissaient de la légitime considération qui s'at- (1) Ou Vintemille, comme lui-même écrivait son nom. Mais l'autre ortho- graphe ayant généralement prévalu, nous avons cru devoir l'adopter.