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MA               ON NE CROIT PLUS A RIEN;

de nous améliorer, il faut d'abord nous laisser les moyens
de vivre. Entre hommes, nous avons la charité, qui n'est
pas sans mérite ; est-ce que les esprits ne la connaissent
plus dès qu'ils sont déshumanisés? Ainsi, moi, Monsieur,
par exemple, me trouvez-vous l'air d'un honnête homme?...
   — L'honnêteté même, ou je ne m'y connais pas.
   — Vous vous y connaissez, j'en jurerais... Eh bien! je suis
pauvre, j'avais quelques écus dont je faisais grand compte
pour ma vieillesse ; un voleur me les prend, je voudrais les
ravoir : m'y aider n'est point une mauvaise action, que je
sache ; et vos esprits , ce me semble, ne dérogeraient pas
trop à vouloir s'en mêler; à moins qu'ils ne se chargent de
nourrir mes vieux jours.
   Il ne répondait pas et semblait plus que jamais s'absorber
en de sombres pensées, passanl de temps en temps, avec un
geste souffrant, une main sur. son front pâle.
   Sur ma foi, disais-je, en le contemplant, voila un étrange
sorcier. Comme ma somnambule n° 2, il aime la conversation
et paraît malheureux d'être obligé de faire son métier. Eh !
vraiment, ma confiance en lui s'accroît de cette répugnance
manifeste; ce n'est pas un jongleur, celui-là; j'en suis pour
ma première idéej c'est un brave homme; raison de plus pour
le pousser à bout.



   — En somme, Monsieur, vu la nature terrestre des inté-
rêts que je poursuis, refusez-vous de me prêter votre as-
sistance pour cette affaire ? alors je m'adresserai 'a un autre
médium, en vous priant d'excuser.... Il sortit de sa rêverie.
— Mais, non, Monsieur, non certes, je ne refuse pas...Vous
avez peut-être raison, après tout, allons!..
   Ii fit un geste rapide, comme pour chasser de son cer-