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                        ALLOBROGES.                       195

de Rome. « Des Gaulois, les représentants d'une nation
« encore mal soumise, la seule au monde à laquelle ne
« manquent ni les moyens, ni peut-être la volonté de nous
« faire la guerre. » Mais, nous venons de parler de Cati-
lina; il est important dans l'histoire des Àllobroges de
bien se rendre compte de la conduite que tinrent leurs
députés dans la conjuration qu'ils firent échouer par leur
défection et le double rôle qu'ils y jouèrent, ce qui fait
dire à Horace : Novisque rébus infidelis              Allobrox.
(Ode XVI, v. 6.)
    C'est l'historien Salluste, contemporain de Catilina,
ami de César, qui nous fournira la narration des faits où
les Allobroges eurent tant de part.
    « Lentulus (comme l'avait ordonné Catilina) charge
« donc un certain P. Umbrenus de se rapprocher des dé-
« pûtes allobroges et de les engager, s'il est possible, à
« se liguer avec le parti. Il pensait que les dettes dont
« étaient obérée la nation et les particuliers, et l'humeur
a belliqueuse des Gaulois les détermineraient aisément.
« Umbrenus, qui avait commercé dans les Gaules, con-
« naissait presque tous les principaux habitants du pays
« et en était connu. En conséquence , dès qu'il aperçoit
« les députés dans le Forum, il leur fait quelques ques-
« tions sur la situation de leur pays, et, comme affligé
« de leur infortune, il leur demande quel terme ils espè-
« rent à de si grands maux. Ceux-ci s'étant plaints de
 « l'avarice des magistrats, et ayant accusé le Sénat qui
 « les délaisse, ajoutent qu'ils n'ont pas d'autre remède
« à leurs misères que la mort. — Et moi, leur dit-il, si
 « vous voulez être des hommes, je vous indiquerai les
  c
 « moyens d'échapper à tant de misères. —- A ces mots,
 « les Allobroges, remplis d'espoir, conjurent Umbrenus
 « d'avoir pitié d'eux ; il n'est rien de si difficile et de si