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DE SA1NT-PIERRE-LE-VIEUX. 473 sa femme, Marguerite de Valois (1). En 1586, une mis- sion plus importante lui est confiée : la nouvelle de la condamnation de Marie Stuart avait effrayé Henri III, qui essaya d'en prévenir l'exécution, en sollicitant sa grâce. C'est dans ce but qu'il envoya Bellièvre vers la reine Elisabeth. Mais ni les prières ni les menaces ne pouvaient sauver l'infortunée prince'sse, à laquelle la reine d'Angleterre avait voué une haine implacable. Pompone revint en France, profondément affligé de l'insuccès d'une mission dans laquelle il devait nécessai- rement écliouer. Dès ce moment il se consacra tout entier aux affaires politiques. Homme de modération et de sa- gesse, quoique catholique sincère, il ne se laissa point en- traîner vers le parti de la Ligue ; il fut l'un des plus fer- mes représentants de ce tiers parti, qui voulait, à l'aide de concessions réciproques, ramener la concorde entre le roi, les huguenots et les catholiques exaltés, commandés par le duc de Guise. Aux yeux des fanatiques ligueurs , Bellièvre pouvait donc passer pour catholique froid et at- tiédi. Et pourtant les années devaient donner raison à cette sage politique, expression de la tolérance.moderne, qui, en attendant le jour du triomphe, dominait au sein du Conseil du roi. Aussi était-ce surtout contre les ministres de Henri III qu'était dirigé le mouvement catholique. Mais les articles arrêtés au sein de l'Assemblée de Nancy, montrèrent bientôt qu'on ne voulait faire du roi qu'un simple instru- ment de la Sainte-Union. Henri III consentit néanmoins à traiter sur les bases qui lui étaient soumises, et il en- voya Pompone de Bellièvre auprès du duc de Guise. Grâce à l'habileté du négociateur, un accord fut à la (1) Létoile. Mémoires pour servir à l'hist. de France, i. p . 167.