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ORIGINES DE LUGDUNUM. 393. les Gaules, César rendit à la vieille alliée du sénat et du peuple romain tout ce que ses défaites lui avaient fait perdre (1). Ces démêlés dés Séquanes, des Edues et des Arvernes, connus des historiens du premier siècle, ne sont pas les seuls que fit naître, entre ces peuples, la possession du delta de l'Arar. D'au- 'tres qu'enserre un impénétrable oubli, eurent lieu à des épo- ques ou plus distantes ou moins éloignées. Les Séquanes, par exemple, ont laissé à Lugdunum et dans la région- environnante des traces d'une occupation plus durable que celle dont parlent, avec si peu de détails, Strabon et l'auteur des Commentaires. Pendant cette période de succès, leurs clans belliqueux propagè- rent jusqu'au-delà de la chaîne Cemménique leur domination et leur culte (2). Le souvenir de cette longue influence se conserva longtemps sur les bords de la Saône. On lit dans un vieux re- cueil, écho de traditions ou de chroniques perdues, que les Gallo- romains, à Lugdunum, nommaient la région sacrée du Német : lie des Séquaniens (3). (1) « Advenlu Cœsaris, facta commutatione rerum , obsidibus iEdui redditis, veturibus clientelis restitutis, novis per Cœsarem coraparatis. » (Ca?s., ibid.) (2) Le culte de Ség-omon, Odin Sig ou Sigh, Sig-xc et Sigmund « le vic- torieux », appartient particulièrement à la religion des Séquanes, suivant M. de Belloguct (Ethnogên. gaul., n° 306). Dans la consécration d'Adgt- nius, qui se voyait au pied de la tour de Saint-Pierre, tout est Séquanicn : le fils d'Urbicus, Adginius, ex civitate Sequahorum, Munatius ou Neratius Pansa, consul subrogé ou magistrat supérieur dans cette même civilas, enfin, le dieu do ces personnages, Ségomon. La domination temporaire de la ligue séquane au-delà des Cévennes se déduit raisonnablement du nom de la capitale des Ruthèncs, Segodunum « la ville de Sigh », équiva- lent à la Sigttma que bâtit Odin lui-même, d'après les anciennes traditions Scandinaves de la Suède. Ce nom a dû être imposé par un peuple dont Sigh était le dieu principal; les Ruthènes ayant pour divinité nationale Ruth ou Roth, cette Vénus gauloise sur laquelle on possède un excellent travail de M. de Gaujal (L'idole Ruth, dans les Mém. de la Société impér. des Ântiq. de France, l r ° série, t. IX, pp. 61 à 80). (3) « La Saesnc... passant au pied de ce château {Pierre-Incise), et