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446                L'ANGE DÉCHU.




                        V

                   LE BAISER

      Que n'ai-je une corde à ma lyre
      Pour rendre les plus doux accents,
      Le feu sacré, le saint délire,
      Pour mieux dire ce que je sens !

      0 vous, qui dans le chœur des anges,
      Présidez aux chants les plus doux,
      Que ne suis-je dans vos phalanges,
      Pour m'inspirer auprès de vous !

      Au bord d'un lac au flot limpide,
      Un joli groupe d'arbrisseaux
      Baignaient dans le miroir liquide
      Le bout fleuri de leurs rameaux.

      C'était le lis avec l'orange,
      C'était la rose et l'églantier
      Formant le plus riant mélange
      Avec la vigne et le figuier.

      On eût dit la joyeuse troupe
      Des nymphes des bois et des lacs,
      Tenant au milieu de leur groupe
      L'amour prisonnier dans leurs lacs.