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L E S TOMBEAUX DE SÀINT-PIERRE-LE-VIEUX Si l'on excepte les habitants du quartier et ceux aux- quels l'histoire de Lyon est familière, qui donc connais- sait, il y a quelques mois encore, l'ancienne église de Saint-Pierre-le-Vieux ? Chose étonnante, n'a-t-il pas fallu que sa destruction qui s'achève vint en révéler l'exis- tence à nos contemporains ? Encore moins savait-on que cet ancien sanctuaire, plus vénérable par ses souvenirs que par la majesté de son architecture, n'était qu'un tombeau qui renfermait les derniers restes d'une longue suite de générations. Mais quand les voûtes funèbres de la vieille église ouvertes sous la pioche des démolisseurs ont livré à nos regards les ossements que la mort avait entassés, pendant des siècles, dans ce dernier asile, pou- vions-nous passer indifférents sans nous demander quels furent ceux dont notre génération venait ainsi troubler le dernier sommeil? L'oubli n'était-il pas une offense envers la mémoire de ces hommes dont plus d'un porta un nom glorieux dans les annales de notre cité ? Ces morts dont on vient de fouler ainsi la cendre, ce sont en effet d'illustres magistrats, de nobles échevins,