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LÉGENDES DE LA VILLE D'ARS. 153 breuses absurdités ou les niaiseries de quelques-uns de ses prédécesseurs ; il étudie, au seul point de vue dont ceux-ci n'auraient jamais dû s'écarter, et en désavouant les rêveries de la poésie, de l'imagination ou d'une foi trop naïve, les causes de la formation du lac de Paladru ; il fait bon marché des élucubrations innocentes mais peu raisonnées des éty— mologistes ; il admet l'existence d'une ville appelée Ars, et je lui dirai, dans la deuxième partie de ce travail, pourquoi je ne puis partager son sentiment quant au nom de cette bourgade; il raconte les démêlés de ses habitants avec les fils de Saint-Bruno, et il le fait sans passion, guidé par la seule raison et en jugeanl froidement les faits, comme un historien sérieux doit le faire ; il repousse avec beaucoup de sagacité l'idée convenue de l'engloutissement complet de la ville d'Ars, et ne l'admet à la rigueur que partiellement et comme le résultat de causes toutes naturelles. En somme , et à part quelques points sur lesquels je crois devoir réserver mon opinion, la notice de M. Macé est un excellent travail et résume fort bien ce qui doit être emprunté aux écrits antérieurs, Enfin, et pour clore cette longue analyse de tout ce qui, à ma connaissance, a été publié sur cette matière, je citerai un Mémoire judiciaire (1) de M. Michal-Ladichère , dans lequel je remarque quelques lignes consacrées au lac de Paladru et à son histoire, qui n'est point acceptée sans con- trôle et se trouve appréciée par l'auteur avec cette rectitude de jugement et cette logique qui le caractérisent. Un fait nouveau, quoique fort ancien probablement, est rapporté dans ce Mémoire : c'est, je n'en doute point, en parcourant les lieux, que M. Michal-Ladichère a dû glaner cette tradi- (i) Mémoire pour les héritiers Tercinet, etc., p. 7 et 8 .