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4 90 ALLOBROGES. iEnœus Florus, parlant du même événement, nous raconte quelle part prirent les éléphants au succès des armées romaines. « Nous domptâmes ensuite les Allo- « broges et les Arvernes, contre lesquels les Eduensnous « adressèrent des plaintes et implorèrent notre aide et « notre secours. Nous eûmes pour témoins de nos vic- « toires et le Var et l'Isère, et la Sorgue et le Rhône, le « plus rapide des fleuves. Les barbares éprouvèrent la « plus grande terreur à la vue des éléphants, dignes de " se mesurer avec ces nations farouches. Rien dans le « triomphe ne fut aussi remarquable que le roi Bituitus, « couvert d'armes de diverses couleurs et monté sur un « char d'argent comme il avait combattu. » « On peut juger de la joie qu'excitèrent ces deux vic- « toires par le soin que prirent Domitius ^Eneobarbus et « Fabius Maximus d'élever sur le lieu même des trophées « ornés des armes ennemies (1), usage inconnu à nos an- " cêtres. Jamais, en effet, le peuple romain n'insulta à la « défaite d'un ennemi terrassé (2). » Enfin, Paul Orose est le dernier auteur qui nous donne des détails précis sur la défaite-de Bituitus. Il nous le montre fier et arrogant, méprisant le petit nombre des Romains et s'écriant : « qu'il n'y en avait pas pour un repas de ses chiens. » Il nous décrit la construction d'un pont de bateaux à côté d'un autre déjà établi (3), puis l'armée Allobrogum Arvernorumque gentes. A. D. VI Idos Augustos, CXXX milli- busper duellium casis. (Plin., lib. VII, cap. 50.) (1) Ce trophée et les temples étaient sur la rive gauche du Rhône, sur le lieu même de la bataille, et un sur la rive droite , comme Ortelius, Brict et Cellarius le prétendent. (Rouchicr, note 37, Hist. du Vivarais.) (2) Lib. III, Bellum Allolrogicum. (3) On voyait encore en 1530 les vestiges de ce pont un peu au-dessous de Mauves, suivant les Mémoires de Jehan Pèlisson de Condrieu, premier principal du collège de Tournon. (Rouchier, p . 35, note hist. du Vivarais).