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                  LÉGENDES DE LA VILLE D ' A R S .                 3M

si facile de retrouver dans les chants des bardes les iraces
de leur destination perdue ! Ouvrez Ossian au hasard :
a chaque page, à chaque ligne, on est surpris de se trouver
en présence de ces pierres grisâtres et moussues,,d'un
aspect si étrange, naguère encore problème indéchiffrable
ou plutôt indéchiffré pour nous, et que les patients efforts
de la science ont réussi, depuis peu d'années, h faire ren-
trer dans le domaine des études archéologiques, au point
de vue véritable où ces monuments devaient être considé-
rés. A peine cependant commence-t-on à reconnaître l'au-
torité des preuves qui abondent dans cette Bible de l'âge de
la pierre, livre né vers la fin du III0 siècle de notre ère,
mais reflet de moeurs plus anciennes déjà et de traditions
qu'on ne saurait méconnaître sans aveuglement (1).
   Il en est de même pour la science lacustre. Oubliés depuis
longtemps, ou méconnus et dédaignés, ces pilotis nombreux
que recèlent nos lacs deviennent aujourd'hui la source de
lumières nouvelles; et le fiai lux de la création va se
renouveler pour les vieilles annales de l'humanité. Dans le
silence de l'histoire, le fond des lacs devient le meilleur
titre à consulter pour connaître la vie, les moeurs, les
habitudes de nos pères. C'est dans les pilotis et les débris
qui les environnent, qu'il faut aller chercher ces documents
dont on a pu dire qu'il faut les soumettre à la raison, et
non la raison a ces documents. Le bon sens doit être l'arbitre
 de nos opinions, et tout ce qui ne lui est pas conforme est
 faux.
   Je n'ai point l'intention de retracer les progrès rapides de
 la nouvelle science, ni de lui faire la part qu'elle occupe

  (1) The Poems of Ossian, in Ihe original gaelic, etc. With notes and a
supplemental essay by John Mac-Arthur (avec la traduction latine de
Rob. Macfarlane) ; London, Nicol, 1801, 3 vol. grand in-8.