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316 ON NE CROIT PLUS A RIEN. S'il me convenait de les retirer!... Gobson s'était remis à sautiller, en battant des mains comme un enfant. Le brave petit homme !... en vérité, on eût dit que c'était lui qui relrouvait ses mobiliers ; il était plus content que moi, si c'est possible ; enfin, il se rassit, souffla, et dit de sa voix creuse : — Recueillons-nous ! — Bigre ! Je crois bien ! ! Pour qui, en ce moment, devaient être mes premières pensées, sinon pour Ravinel, pauvre et malheureux ami ! comme je l'avais odieusement méconnu ; comme j'avais calomnié son cœur, outragé sa délicatesse ! Pour racheter mon indignité, quel autre moyen que de partager avec lui, dans son infortune, ce chétif trésor que je l'accusais si injustement de m'avoir volé? Je me sentais capable , pour réparer mes torts, de lui tout donner, s'il le fallait Ah ! Fénelon! comme il avait raison le saint archevêque ! quelle douce et sage leçon ! comment ne pas croire à cette pure et saine morale, qui tient si fidèlement ses promesses, a ces nobles inspirations du cœur que suit de si près la récompense ? Oui, c'était bien une haute manifestation de la Providence que cette intervention surnaturelle d'un grand esprit J'avisai alors mon médium, Dieu ! que cet homme savait bien se recueillir! il était bien plus absorbé que moi, lui, abîmé ! Je me levai et, allant à lui lentement, je le tirai avec peine de sa rêverie. —- Monsieur Gobson, lui dis-je d'un ton grave, profond, solennel, Monsieur Gobson, JE CROIS! !