page suivante »
ON NE CROIT PLUS A RIEN. 317
— Quoi?fit-il encore abasourdi.
— Je crois aux esprits, à leur médialion divine, à Fénelon,
à vous, a tout !.. je crois ! je crois ! !
Il me regardait effaré :
— Douze mobiliers!... prononça-t-il avec accablement,
se parlant a lui-même.... et il croit!... oh ! non, ajouta-t-il
avec effort, il ne faut pas croire ainsi.... oh ! non, non
— Que je ne croie pas, Gobson ! m'écriai-je avec feu,
que je ne croie pas !... après ce que... après ce qui... Ah !
tenez, c'est impossible !... Je veux croire, vous dis-je, et...
JE CROIS!!
— Seigneur Dieu ! gémit-il, anéanti, vous ve'rrez qu'il
croira malgré moi.... J'aurai fait un prosélyte, sans le vouloir.
Je le regardai un instant, stupéfait, croyant avoir mal
entendu.
— Ah ça ! que diable me chantez-vous la... à la fin ?
— Je vous dis que.... qu'il ne faut pas croire... mais...
pas.... du tout... balbulia-t-il, en proie à une émotion terri-
ble.
Je restai confondu !...
— Vous allez, je pense, monsieur, me donner des expli-
cations, dis-je les dents serrées.
• — Rien.... rien de vrai.... gardez-vous de croire.... ne
croyez pas! murmurait-il.
— Comment, Aristole ?
1 secoua la tète.
1
— Chimère!....
— Quoi! Fénelon...?
— Illusion....
— La Fontaine?...
— Fantaisie.... rien, vous dis-je.