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ON NE CROIT PLUS A RIEN FIN ( I ) . Je le quittai un instant pour aller visiter certaine armoire où je tenais ma cave de luxe, la cave du petit employé, hé- las ! — Il y avait là , peu entourée, je l'avoue, certaine bou- teille une fiole magique, une vierge que j'adorais a distance, sans oser attenter a ses charmes. Comme je la réservais pour des circonstances vraiment surnaturelles , c'était le cas ou jamais de consommer le sacrifice. Je l'arra- chai de son asile. — Aurum polabile ! Voilà !... m'écriai-je, en la mettant sur la table. Seulement cet or-là , chez-moi, est aussi rare que l'autre. Bah! il n'en aura que plus de prix, n'est-ce pas, cher Monsieur ? — Je crois bien, fît—il avec son bon sourire, c'est l'or du cœur. — Nous allons en tâter sur-le-champ : c'est un prélude heureux à l'orgie que prépare la mère Mouchereau ; quant aux huîtres, nous les rêverons si vous voulez.... — Oh ! je n'ai point l'imagination si déréglée, dit-il, en présentant discrètement son verre. Je lui versai de ce Madère invraisemblable ; il en prit à grand' peine une larme, se retranchant toujours sur sa so- briété. — Eh bien! qu'en dites-vous ? (1) Voir les précédentes livraisons.