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 300                     LA PEINTURE.

 dezles tableaux de l'école de Bruges et de l'école allemande
 des 15 e et 16 e siècles, partout où des glacis de laque sont
 venus augmenter l'éclat, l'intensité des draperies rouge
 de pourpre, aucune altération, mais une vicacité de ton qui
 vous enchante et vous confond !—A quoi tient donc cela ?
*Au vernis qu'ils employaient.
    Les couleurs les plus fugaces , emprisonnées dans un
 vernis de la nature du vernis copal, conservent leur
 nuance. En voulez-vous une preuve convaincante prise
 parmi les objets les plus vulgaires et les moins artis-
 tiques ? regardez ces choses diverses en fer-blanc
 verni; souvent le métal brillant est recouvert d'un
 glacis de laque au vernis copal; regardez ces vieux
 quinquets, ces vieux plateaux peints il y a 50 ans, ont-ils
 changé ? n'ont-ils pas toujours la même fraîcheur , la
 même intensité de couleur ?
    Cet art du peintre, se faisant métier, appliqué à l'or-
 nementation des objets les plus usuels de la vie; cet art-
 métier, exercé si merveilleusement dans les ateliers de
 tôle vernie deCoblentz, deManhiem, de Brunswsvik,etc...
 ces procédés d'exécution, cet éclat, ce brillant, cette so-
 lidité inaltérable de la matière colorante , n'est-ce pas
 ce qui se rapproche le plus, n'est-ce pas ce qui donne la
 plus juste idée des moyens matériels employés par ces
 maîtres si précieux , si remarquables, de ces vieilles
 écoles ?
    Je ne dis pas que ces maîtres anciens se soient servis
 du vernis copal proprement dit, mais bien certainement
 ils ont employé une mixtion analogue , un composé du
 même genre.
    Si je me suis laissé aller à parler si longuement du
 vernis copal , c'est que je connais cette matière depuis
 mon enfance, ayant aidé mon père dans les travaux de