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202                          ARMOIRIES.

    Quant à la ville de Lyon, l'écusson : de gueules au lion
 d'argent rampant et non grimpant, terme inusité dans la
 langue héraldique, et sans le chef fleurdelisé, doit être rangé
 dans la catégorie des écussons imaginaires jusqu'à ce que
son système soit prouvé par un litre ou un sceau. Sous le
régime féodal, les armoiries étaient des attributs personnels
des gens nobles et suijuris. Une ville n'avait donc pas d'ar-
moiries propres, et les bourgeois marchaient sous la bannière
de leur seigneur. Ce ne fut que lorsqu'elles furent régulière-
ment érigées en coffimunes , qu'elles prirent un blason , et
encore ce blason leur fut parfois contesté.
    Cet établissement de la commune date, pour Lyon, de la
première moitié du XIVe siècle. Alors seulement on voit ap-
paraître les armoiries de la ville ou plutôt de la communauté
des bourgeois, et de suite elles sont ornées des fleurs de lis,
signifiant que Lyon cessait d'être fief de l'empire apparte-
nant aux archevêques, et par une fiction considérée comme
faisant ^'ancienneté partie du royaume de France. Le lion
fut adopté comme pièce principale de l'écu, sans qu'il soit
possible d'en préciser le motif. Etait-ce une réminiscence du
lion de la médaille de Marc-Antoine? Cela est douteux. On
ne se piquait pas de tant d'érudition en ces temps de luîtes
intestines. Etait-ce. un souvenir des armes des anciens comtes
du Lyonnais? Cela est possible, sans offrir une plus grande
probabililé.^Ne serait-ce pas plutôt un emblème parlant? Je le
crois volontiers ; ce genre d'armoiries, espèce de rébus basé
sur une similitude complète ou approximative de nom, était
fort en usage et se présentait naturellement à l'esprit de
ceux qui cherchaient un signe dislinctif et intelligible de leur
personnalité.
  Agréez, etc.
                                   MOREL DE VOI.EINE.
      Cogny, 22 juin 1868.