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LÉGENDES DE LA VILLE D'ARS. 149 \\ peuple généreusement le lac, objet de son inspiration et de ses chants !.. Mais si je me montre indulgent pour le poète, il ne saurait en être de même a l'égard du prosateur. Je me contenterai néanmoins de signaler à la vindicte des géologues dauphinois le passage suivant de cette notice, où l'enfant d'Apollon res- semble terriblement à un enfant des bords de la Garonne. Il s'agit de la cité détruite, sans jeu de mot. « On l'appela Ars, qui veut dire brûlée, par analogie avec les laves et les cendres qui couvraient le sol VOLCANIQUE sur lequel elle (ut bâtie !... » Qu'en pensent MM. Gueymard, Se. Gras (1), Lory et tutti quanti ?.... Avant d'en finir avec M. Blanchet, empruntons-lui la tra- dition suivante, qu'il a puisée a bonne source.... sans doute. « Une légende qui semble faite exprès pour cacher la véritable cause de la destruction de la ville $ Ars, et que cependant nous retrouvons sur les bords du lac de Llyn-Sa- vaddan, en Angleterre, est celle-ci : Dieu voulant éprouver la charité des Arsois , vint en pèlerin frapper 'a leur porte ; riches et pauvres le repoussèrent avec dédain ! Indigné, il étendit son bras vengeur sur la ville inhospitalière, qui fut aussitôt submergée. » 1840. M. Théophile Corbet, dans un Essai qui ne se rattache à notre sujet qu'en passant, dit un mot de la catastrophe d'Ars (2). Mais, sous sa plume fantaisiste , ce grave événe- ment revêt une forme par trop romanesque. C'est une nouvelle légende a ajouter à tant d'autres, et, dès lors, je n'ai rien a en dire, si ce n'est de renvoyer le lecteur curieux a l'auteur de Y Essai sur l'histoire de Foiron. 1841. L'année suivante, paraissait a Grenoble le 1er volume de (1) V. son Étude sur les moyens d'arroser la plaine de Bièvre avec les eaux du lac de Paladru ; Grenoble, Allier, 1849. (2) V. le Courrier de l'Isère du 28 mars 1840.