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H2 HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LYON. Musicien, et que ma voix Mérite bien que l'on m'enseigne : Voire que la peine je preigne D'apprendre ut, re, mi, fa, sol, la. Que diable veux-tu que j'apreigne ? Je ne bois que trop sans cela. Nous possédons peu de détails sur les premières années de Maurice Scève ; d'après l'historien Lacroix du Maine, c'était un « homme fort docte et fort bon poète françois, « grand rechercheur de l'antiquité, doué d'un esprit es- « merveillable, de grand jugement et singulière inven- « tion ; ce que je puis juger pour avoir leu ses écrits qui « témoignent assez les choses susdittes. » Quelques au- teurs ont cru qu'il appartenait à l'ordre ecclésiastique. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il étudiait la théologie dans la cité d'Avignon en 1533 ; de retour dans sa pa- trie , il débuta dans la carrière littéraire par sa publi- cation de la Déplorable fin de Flamette , que l'auteur disait être « une belle et gentillette traduction de l'es- pagnol. » Il fit paraître ensuite deux églogues, Arion et Saulsaye. Dans la première, il raconte le trépas de François, Dauphin de France, qui alla mourir à Tour- non, après avoir pris à Lyon un verre d'eau fraîche. La seconde est un dialogue pastoral : Philerme, abandonné de Belline, son amante, s'enfuit dans les bois les plus solitaires pour y donner un libre cours à sa douleur ; Aatire le rencontre, et le motif de sa tristesse connu, il cherche à le ramener à une conduite plus raisonnable ; mais, voyant ses efforts inutiles, il se retire vivement ému. Cette églogue, qui a du sentiment et des vers heu- reux, fut imprimée à Lyon en 1547, in-8, et réimprimée en 1549, sous ce titre : Églogue de la vie solitaire. Les autres ouvrages de Maurice Scève sont : 1° Les Blasons, du front, du sourcil, de la larme, du