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100 HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LYON.
la Sainte- Trinité, qui est un commencement du plus grand
bien qui pourroit être en la cité. Car tous les ans alloit
merveilleux argent es universités de France pour les en-
fants (1). "
Homme universel, bienfaisant, mais vaniteux, Cham-
pier finit ses jours à Lyon, en 1539. Il fut enseveli dans
l'église des Cordeliers. Les auteurs de son temps lui ont
prodigué les louanges les plus outrées; ils reconnaissent
en lui « un théologien excellent, un philosophe du premier
« ordre, un médecin d'une expérience et d'un mérite con-
" sommé, un professeur de la plus grande réputation, un
« homme habile dans toute sorte de littérature. » Mais
tout cet enthousiasme n'a pas trouvé d'écho chez ses des-
cendants, et on peut dire que Champier a été contempo-
rain de sa propre gloire.
Nous le considérerons ailleurs comme poète et méde-
cin. Voici notre opinion sur lui comme historien.
Ennemi de la chronologie, sans critique, il a donné bien
souvent dans la fable et dans les erreurs les plus gros-
sières. Nous citerons quelques-uns de ses ouvrages histo-
riques : 1° VHistoire du royaume d'Austrasie, où l'on
rencontre des traits fort singuliers ; 2° la Vie du capi-
taine Bayard; 3° la Vie des papes français, dédiée Ã
François d'Estaing, personnage non moins recomman-
dable par sa science que par sa vertu, comte de Lyon, et
mort évêque'de Rhodez, le 1 er novembre 1529; 4° De Claris
lugdunensibus ; parmi ces illustres Lyonnais, nous trou-
vons le cardinal Pierre Gérard, né versl330à Saint-Sym-
phorien-le-Château, patrie de Champier. « Petrus Gerardi,
« olim S. romanse ecclesiae cardinalis et antistes aniciea-
(1) Mcnestrier, Divers Caractères; le P. Colonia, Hist, liit., tom. Il,
p. 487.