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42                 HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LYON.

   Sébastien Gryphe mourut à Lyon en 1556, après avoir
eu pour correcteurs dans son imprimerie Estienne Dolet et
Hubert Sussanneau ; sa marque typographique était un
griffon, sur un cube, lié par une chaîne à un globe ailé,
avec cette belle sentence de Cicéron : Virtute      duce,
comité fortunâ (l). Quelquefois, il y ajoutait ces deux
vers de Juvénal :
             Nulium numen abest, si sit Prudentia ; sed te
             No* facimns, fortunâ, Deam cœloque loeamus. '

  Estienne Dolet, le martyr de la libjfijsensjie, naquit à
Orléans, vers 1509. Il nous fait connaître lui-même le lieu
de sa naissance dans son épître dédicatoire au cardinal
de Tournon:
           .            Coni'estim allabimur alveo
           Longe exciirrontis Ligeris ; quos vectus ad urbem
           Urbeai illustrera oiim Genabum, incunabuia vitse
           Prima meœ agnosco, palrias que dcosoulor oras.

   A l'âge de 16 ans, il suivait à Paris le cours d'éloquence
latine de Nicolas Bérault. Entraîné par l'ardent désir de
se perfectionner dans les lettres, il prit son essor vers
l'Italie. Siméon de Villeneuve, célèbre professeur de Pa-
doue, lui apprit la pureté du style. A son retour en France,
il se donna tout entier à l'étude des auteurs anciens
et surtout de Cicéron, que dans un de ses élans d'admi-
ration, il appelait son Dieu bien-aimé. Mais bientôt il
commença une vie turbulente, orageuse, qui devait s'é-
teindre au milieu des flammes d'un bûcher.
   Venu à Toulouse pour étudier le droit, Dolet prononça,
dans cette ville, un discours dont la hardiesse lui devint
fatale; il accusa les Toulousains de barbarie.et d'igno-

     (t) Epùt. ad Plancum.