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HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LYON. 43 rance ; dénoncé au parlement comme séditieux et luthé- rien, il fut arrêté et conduit en prison. A peine rendu à la liberté, il irrita, de nouveau, les habitants de Toulouse par une harangue plus véhémente que la première ; il leur reprocha hautement d'avoir fait brûler vif un malheureux, dont il passera, dit-il, le nom sous silence ; il admet que cet infortuné ait poussé trop loin l'audace de ses discours, qu'il ait mérité même le supplice des hérétiques ; mais, dès qu'il faisait acte de repentir, pourquoi, s'écrie-t-il, lui fermer la route vers des idées plus saines? Si tout homme est sujet à l'erreur et à la chute, personne, à part l'insensé, ne persévère dans une erreur qu'on lui a fait apercevoir ; les ténèbres de son âme, une fois dissipées, devait-on désespérer d'y voir renaître le jour? . De nouveau emprisonné, pris, chassé comme perturba- teur, Dolet quitta, en frémissant,le territoire de Toulouse. Suivi de Finetus, son intime ami, il dirigea ses pas vers Lyon, où il arriva le 1er août 1533, tombant de fatigue et brisé par le désespoir. Sa première visite fut pour Sébastien Gryphe, chez lequel il fit imprimer ses haran- gues contre Toulouse. L'année suivante, il allait revoir Paris , théâtre de ses jeunes études. Il y composa son dialogue latin, De l'Imitation cicéronienne. Enfin, revenu à Lyon, il y arbora, en 1538, son titre d'im- primeur, avec cette devise : Scabra et impolita ad amus- sim dolo atque perpolis. Les opinions religieuses de Dolet et son caractère satyrique, lui firent beaucoup d'ennemis. Il fut brûlé sur la place Maubert à Paris, à l'âge de 37 ou de 39 ans, laissant à la postérité le soin de le juger par ses œuvres. — S'il n'a pas égalé Cicéron, comme le veut Marot, il a, du moins, laissé une réputation non équi- voque de savant et de typographe émérite. — Il fut l'un