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16 ALLOBROGES. L'abord l'historien grec établit fort bien la situation géographique des peuples dont il veut parler. « Les deux « côtés des Alpes, dit-il, dont l'un regarde le Rhône et " le septentrion, et l'autre les campagnes dont nous ve- « nons de parler (le Piémont actuel), ces deux côtés sont " habités, le premier, par les Gaulois transalpins, et le « second par les Taurisques, les Agones et autres bar- « bar es (1). » Ces Gaulois que Polybe appelle Transalpins sont les peuplades qui, du Valais actuel à l'Isère, avaient pour bornes les Alpes et le Rhône. « Ces Transalpins, con- « tinue Polybe , ne sont point une nation différente « des Gaulois. Ils ne sont ainsi appelés que parce qu'ils « demeurent au-delà des Alpes (2). » Donc, on est en droit d'accorder aux Allobroges une grande part des faits militaires racontés par Polybe et concernant les Gésates ou Transalpins. Or Polybe nous apprend : que l'an 232 avant notre ère, les Gaulois cisalpins recherchèrent l'alliance des Gaulois transalpins contre les Romains, mais que le peuple des Boïens, qui n'avait pas été consulté, se révolta contre ses chefs . résista aux alliés transalpins et leur tua même dans une grande bataille leurs rois Atys et Galatus (3). Sept ans après, les Insubres et les Boïens, se persua- dant que les Romains voulaient leur ruine, « envoient, « dit Polybe, chez les Gaulois qui habitaient le long des « Alpes et du Rhône et qu'on appelait Gésates, parce « qu'ils servaient pour une certaine solde, car c'est ce « que signifie proprement ce mot (4). » (1) Polyb. lib. II, p. 103, édit. de 1609. (2) Polyb. lib. II, p. 103. (3) Id. p. 109. (4) Id. p. 189.