page suivante »
ALLOBROGES. i 7 Les Cisalpins firent de telles promesses aux Gésates, « que jamais, dit l'historien grec, on ne vit sortir de ces « provinces une armée plus nombreuse et composée de « soldats plus braves et plus belliqueux (1). « Au bruit de ce soulèvement, on tremble à Rome « pour l'avenir, tout y est dans le trouble et dans la « frayeur (2). » Dans cette guerre à mort des Romains contre les Gau- lois, on vit « les Gésates aux premiers rangs, qui, soit « par vanité, soit par bravoure, avaient même jeté bas « tout vêtement, et qui, entièrement nus, ne gardèrent « que leurs armes. Les Romains étaient « effrayés de l'aspect et des mouvements des soldats des « premiers rangs, qui, en effet, frappaient autant par la « beauté et la vigueur de leur corps que par leur nudité, « outre qu'il n'y en avait point dans les premières com- « pagnies qui n'ait le cou et les bras ornés de colliers et « de bracelets d'or (3). » Les Cisalpins eurent le dessous : quarante mille Gau- lois restèrent sur place, dix mille furent faits prisonniers, entre autres Concolitan, un de leurs rois. Aneroëste, autre roi, se sauva avec quelques-uns des siens et ils se donnèrent mutuellement la mort. L'an 222 avant Jésus-Christ, les Cisalpins, repoussés par les Romains dans leurs propositions de paix, firent un dernier effort. « Ils allèrent lever à leur solde, chez les « Gésates, le long du Rhône, environ trente mille hom- « mes. » Puis, vaincus deux fois, ils se rendirent aux Romains, et les restes des Gésates revinrent dans la Gaule. Rome l'emportait sur Médiolanum. (1) Polyb. lib. II, p 110. (2) Id. p. 110. fâ) Id. p. 116 et 117. i