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DE L'AME AU TRIPLE POINT DE VUE PHYSIOLOGIQUE, PHILOSOPHIQUE ET RELIGIEUX, ou Réponse au Mémoire de M. le professeur Bouillier, „ sur L'UNITÉ DE L'AME PENSANTE ET DU PRINCIPE VITAL. Heureux les pauvres d'esprit. Avant de traiter un sujet, il faut, avant tout, être bien fixé sur la valeur des mots ou sur celle qu'on entend leur donner et, en fait d'acception, âme est un des mots, dans notre langue, dont le sens est le moins bien déterminé. En effet, ouvrez le premier vocabulaire et vous trouvez : âme, principe de la vie dans tous les êlres vivants : âme végétative, âme sensitive, âme raisonnable, — conscience, cœur, sentiment. Comme on le voit, âme est synonyme de vie. Toutefois, au point de vue théologique , l'âme est cette émanation divine qui donne à l'homme la conscience de son existence ainsi que celle de son Créateur,* qui lui donne aussi le sentiment du bien et du mal, le libre arbitre, le désir et l'espoir d'une autre vie et consé- quemment qui survit au corps. C'est à cette seule acception que je veux me tenir. Le sentiment de l'immortalité de l'âme, est son plus bel attri- but. Tous les hommes en sont plus ou moins pénétrés, quelles que soient les religions auxquelles ils appartiennent et qui en sont toutes plus ou moins l'expression. Ce sentiment nous suffit pour remplir notre destinée, c'est-à -dire pour vivre aussi convenable- ment et aussi heureusement que possible en ce monde , et méri- ter les récompenses célestes. C'est là la base de la morale et delà 17