page suivante »
254 LETTRES DE F. OZANAM. comme son temps est le temps de l'enfance où la raison dort, il suit de là que la psychologie est incapable d'en ap- profondir la nature, d'en saisir l'étendue. Donc c'est dans l'histoire qu'il en faut faire la recherche, l'étude; c'est à l'histoire à nous redire l'enfance du genre humain. — Ils assurent encore, ceux-là , que le fétichisme, loin d'être le premier pas de l'humanité, est le dernier degré de la corrup- tion ; que les souvenirs de l'âge d'or, et de la faute primitive, et de l'expiation par le sang, sont semés parmi les peuples. Voilà ce qu'ils disent, et cependant notre œuvre à nous mûrit dans nos jeunes pensées ; elle viendra dans son temps ; jamais une histoire des religions ne fut plus appelée par les besoins sociaux. J'ai achevé de traduire de Mone ce qui concerne la mytho- logie des Lapons ; rien ne confirme mieux nos idées. C'est plaisir de voir le bon Allemand se tordre pour expliquer par la physique les mythes les plus moraux, et chercher le culte des astres dans l'adoration du Dieu en trois personnes. F . OZANAM. A ERNEST FALGONNET. Paris, ce 25 mars 1832. FRAGMENTS. J'ai vu avec plaisir, je dirai presque avec reconnaissance, l'intérêt que tu portes à nos efforts pour soutenir la cause de l'Évangile; je continuerai de l'entretenir sur ce sujet, et je te ferai savoir tout ce qui s'accomplira autour de nous pour le triomphe de celte divine bannière. Je t'avais raconté nos premières escarmouches, je me réjouis de l'apprendre que nous avons livré, il y a quelques semaines, un plus sérieux