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244                 LETTRES DE F . OZANAM.

     Si j'avais du temps à moi et si je pouvais toucher aux
 souvenirs qui me rattachent à cet ami de toute ma vie
 sans une tristesse de cœur que les années n'ont pas
 adoucie, je vous aurais envoyé une notice dont j'ai
 depuis longtemps réuni tous les éléments.
     Pour l'intelligence de la plus importante de ces lettres,
 il faut connaître la pensée intime; le rêve le plus chéri
 d'Ozanam. Il avait espéré pouvoir écrire une démons-
 tration de la vérité catholique, par l'étude des traditions
 répandues chez tous les peuples. Il trouvait dans toutes
les religions les preuves d'une révélation primitive dont
la venue du Christ n'avait été que le complément. De
là ses premières études sur Mone, Creutzer et Bergmann.
Le temps, la vie et les forces lui ont manqué. Les idées
littéraires ont absorbé toutes les heures de son profes-
sorat ; mais du moins il les a élevées et vivifiées par le
souffle delà plus pure philosophie chrétienne. On trouve
dans sa correspondance et dans quelques-uns de ses
travaux sur les lois de Manou, sur l'Inde, publiés par
la Revue Européenne, la trace de cette pensée qui lui
fut chère.
       Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de ma consi-
dération très-distinguée.
                                  E. FALCONNET.


                A ERNEST FALCONNET.
                                Dimanche, 4 septembre 1831.

                        FRAGMENTS.


  Depuis que j'ai dirigé mes réflexions sur le sort de l'hu-
manité, une idée principale m'a toujours frappé : de môme