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KO                   LK PÈRE DE hX CHAIZK.
nion de leurs pasteurs hérétiques. » Enfin, le régent qui, par
insouciance, avait jusqu'alors laissé toute liberté à la secte,
s'apercevant qu'il ne s'agissait plus seulement d'une thèse de
théologie , et que l'autorité royale était en péril, songea sérieu-
sement à réparer le mal ; le 4 décembre 1720, il força le Parle-
ment, dans un lit de justice, d'enregistrer la bulle Unigenitus.
Cinq ans après, Benoit XIII', réunissait dans un concile tous les
évêques de sa métropole et y prescrivait, comme règle de foi,
l'observation de la bulle. M. de Noailles e t la Faculté de théo-
logie, qui avaient été l'àme de la résistance, finirent par l'accep-
ter.
   Privés de tels appuis et iuenacés de toutes parts, les_Jansénistes
ne gardèrent plus de mesure. Pamphlets , libelles , journaux
clandestins, propagande, souscriptions, faux-fuyants, mensonges,
calomnies, ils mirent tout en œuvre pour déconsidérer l'autorité
du pape et du roi, et pour éluder les prescriptions de la bulle.
Ils furent encouragés jusqu'au bout dans cette, sacrilège révolte
par la magistrature, au sein de laquelle ils comptaient tant de
complices. Cette double lutte du Parlement contre l'Église et le
pouvoir royal fut, sans contredit, un des faits les plus considéra-
bles et les plus caractéristiques de l'histoire du XVIII e siècle ;
elle fut, à n'en pas douter, une des causes les plus actives de la
révolution française.
   Afin d'assurer d'une manière définitive l'exécution de la bulle
 Unigenitus, le clergé de France avait décidé, de concert avec le
Pape, que les sacrements da l'Eglise seraient refusés aux malades-
jansénistes qui ne seraient pas munis d'un billet de confession
délivré par un prêtre orthodoxe. Exigence aussi juste que néces-
saire pour le maintien de la foi. Quelle Église, en effet, n'est en
droit de vous rejeter de sa communion, si vous refusez d'ad-
mettre ses préceptes les plus essentiels ? Sans l'inviolabilité du
dogme et le respect de la discipline d'un culte quel qu'il soit, il
n'y-aurait nulle part ni discipline, ni dogme, ni culte possi-
ble. Tel est pourtant le principe fondamental, le droit incontes-
table, la maxime évidente que les Parlements méconnurent sans
cesse et qui suscita,. pendant plus de quarante ans, à l'Église