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DES GLASSKS RICHES. 10!) viennent naturellement en aide à l'instruction, au caractère et à l'activité bien dirigée. Seules, elles sont incapables de soutenir l'homme qui ne s'est point élevé de lui-même, et quoi qu'on ait fait dire a M. Royer-Collard, peut-être mal interprété, je trouve très-juste que le prolétaire réclame dans la société la place dont il a su se rendre digne. Je ne veux point entreprendre ici la tâche trop vaste de signaler les moyens pratiques de guérison de la maladie sociale qui est le sujet de cette thèse ; seulement, je dis que ces moyens doivent, avant tout, consister a rendre aux individus le sentiment de leur mission et de leur valeur. Si nous avions la conviction de ce que nous valons au simple titre d'hommes et de citoyens, nous ne chercherions plus a nous distinguer par les circonstances extérieures ; on ne verrait plus les travaux classés entre les métiers et les pro- fessions auxquelles nous attachons la singulière qualification de libérales ; on ne regarderait plus surtout comme la plus honorable manière de vivre, parce qu'elle suppose une fortune acquise, l'abstention de toute occupation suivie. L'honneur voudrait que l'on fût quelque chose par soi, et non par les hasards d'un nom ou d'un héritage, et le mobile du travail serait moins l'amour du gain que l'accomplissement du devoir. En même temps, comme l'opinion n'établirait plus cette classification hiérarchique des professions, qui attache une sorte d'abaissement à quelques-unes, que nous appelons manuelles, comme si, dans tout travail, la main et l'esprit ne devaient pas concourir ensemble, le métier serait élevé à la hauteur d'un art. M. Rigault a beau dire, c'est bien la paresse, pour une petite part, mais c'est toujours une fausse opinion, pour la plus grande, qui fait les oisifs. Ne regardez pas seulement ceux de l'aristocratie riche ; ils ne sont que le moindre nombre. La foule se compose des enfants de notre classe moyenne, qui, ayant désespéré de se faire une