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52 LE JEUDI-SAINT A ROME. lique. Voici ce que disait d'abord l'histoire catholique sur les cérémonies de ce jour : « Le Jeudi-Saint appelé aussi le jeudi de la Cène du Seigneur, fut toujours consacré au souvenir de la dernière Pâque de Jésus- Christ, et de l'institution de la divine Eucharistie; mais, vers le mi- lieu du XIII e siècle, Urbain IV trouvant que ce jour delà grande semaine, trop voisin du vendredi de la mort du Seigneur, parti- cipait au deuil de cette grande catastrophe, et que, par consé- quent, l'allégresse de l'Église ne pouvait être complète comme semblait l'exiger la fête du sacrement de l'amour, décréta qu'in- dépendamment de cette sainte fête on en célébrerait une seconde en l'honneur de la Sainte-Eucharistie. Il choisit pour cette solen- nité, dans laquelle rien de triste ne viendrait se mêler, la cin- quième férié après la Sainte-Trinité. Ce jour devint depuis le jour du Corpus domini. Celui de la Semaine-Sainte resta le jour de la Sainte-Cène. Autrefois, on célébrait deux messes, quatre messes, et plus communément trois ce jour-là ; la première pour la réconcilia- tion des pénitents publics ; la deuxième pour la bénédiction des saintes huiles ; la troisième en mémoire de l'institution du sa- crement. Le clergé et le peuple y faisaient la communion. Au- jourd'hui l'on ne célèbre plus qu'une seule messe à laquelle ont été jointes les différentes cérémonies qui étaient particulières aux autre*. » Dès le matin, la messe se célèbre dans la chapelle Sixtine, sur l'autel que surmonte comme un immense tableau le Jugement dernier de Michel-Ange. Le voile de la croix est en soie blanche. Au-dessous des grands prophètes et des sibylles inspirées de l'inimitable artiste, se déroule une tenture en tapisserie aux armes de Clément VIII, représentant le Christ mort soutenu par deux anges, la descente dans les limbes, et l'apparition à Mag- deleine. Le trône pontifical est couvert d'une riche étoffe en argent brochée d'or ; le pape a sur la tète la mitre d'or et sur les épaules un magnifique pluvial, les cardinaux sont en chape violette. Le cardinal-doyen célèbre ordinairement le premier sacrifice; un peu après l'élévation, des torches sont distribuées