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22 DE L'UNITÉ DE L'AME PENSANTE du bruit de chaque vague en particulier. Par les perceptions insensibles il explique ces humeurs, ces dispositions d'esprit si diverses, tantôt tristes, tantôt gaies et cette foule de déterminations dont la cause et la raison nous échappent. Le philosophe qui n'en tient pas compte dans l'étude de l'homme, il le compare au physicien qui supprimerait les corps imperceptibles et les mouvements insensibles dans l'explication de la nature. Enfin, il fait de ces perceptions insensibles le lien qui rattache, sans solution de continuité, la vie actuelle à la vie future (1). De toutes ces perceptions insensibles que résulte-t-il? Que même dans l'hypothèse où la conscience nous ferait complètement défaut à l'endroit de la puissance vitale, nul ne pourrait conclure d'une manière certaine, non seulement que cette puissance n'appartient pas à l'âme, mais même qu'elle ne s'y manifeste pas. Si c'est une loi que tout sen- timent, toute pensée, tout effort s'efface par la continuité, comment l'énergie vitale pourrait-elle s'y soustraire ? Elle commence avec notre existence, elle ne finit qu'avec elle, elle ne souffre aucune interruption ; de tous les phénomènes de conscience, c'est donc sans contredit celui qui est le plus sujet a devenir insensible et a passer tout a fait inaperçu, malgré sa réalité. Mais quelque grand que soit cet effacement, nous incli- nons à croire qu'il n'est ni complet, ni absolu, et qu'il y a en nous une certaine conscience, quoique confuse, de la vie. Ici encore nous pouvons nous appuyer sur les profondes observations de Leibniz. « Je tiens, dit-il, qu'il se place quelque chose dans l'âme qui répond a la circulation du sang et à tous les mouvements internes des viscères dont on ne s'aperçoit pourtant point, tout comme ceux qui ha- it) iVoi(i;c:i«U" <\stsiu'ti, i'' liv.. i-liap. I*'1.