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492 FRAGMENT moderniser sous ce double rapporl; en cela, nous avons imité plusieurs savanis, notamment M. ïissot dans ses Leçons et modèles de littérature française, el M. Leroux de Lincy dans son Recueil de chants historiques français, Quant au style et à l'orthographe, nous nous sommes gardé d'y porter aucune atteinte; car, ainsi que le dit l'auteur d'un traité de paléographie, c'est un vernis d'antiquité qu'il faut d'autant plus respecter qu'il exprime, en l'absence des ori- ginaux, l'époque à laquelle appartiennent ces titres et par conséquent donne un caractère d'authenticité aux copies. Elle (Madeleine) acheta un Àchate ot. j . (un) oignement parfum plus précieux que l'or Qui miaus valait que or ny argens, el l'argent, une livre, sachez-le Une livre tout ygaulment ; eu vérité , du meilleur qu'elle Ce sacchies vous veraiement, put trouver; et dit que, si elle Dou meillot quelle poust trouver ; pouvait aller en la maison où Dieu se trouvait, elle en serait Et dit que, sele peut aller bien venue. Car elle était eu En la maison ou Diex mansue, grand désir de tenir les pieds Dont seroit-elle bien venue ; de .lésus, pour les oindre de son Et moût estoit en grant désir parfum et y pleurer ses péchés. Quelle poust ses pies tenir, Mais elle se défiait des Juifs De son oignement les oindvoit qui pouvaient l'apercevoir et la Et ses pechiés sus ploreroit. chasser, parce qu'elle était une Mas ele set moût bien défi grande pécheresse. La belle re- Se lapercevaient li juif, pentante s'élant glissée parmi la Que il lauront tantost fors mise, foule , après maintes allées et Car trop estoit grant pecherisse. venues, parvint aux pieds du A tant se mit entre la gent, La belle aust bon repantement, Elle a tant aie et venu Que elle tint les pies Jhu ; Pour ce que tant se sent forfète La pecherris sest tant traite ; Sus les pies Jhu mit son front,