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DANS LES UNIVERSITÉS M L'ALLEMAGNE. 8'J si souvent confondues en Allemagne, il contribue lui-même jusqu'à un certain point à propager cette confusion. Il y a dans cette partie du système de Fichte bien du vague, et un attachement beaucoup trop grand aux principes d'une philosophie qui serait irréfutable, si l'assurance de son fon- dateur et l'aplomb de ses adhérents pouvaient tenir lieu de démonstration. Dans un volume dont tous les amis de la vraie philosophie désirent la prochaine publication, Fichte complétera l'exposé de sa doctrine en exposant la dernière partie de son système, celle dans laquelle il se sépare complètement de la pensée hégélienne. La théologie spéculative, la philosophie de la na- ture et la philosophie de l'esprit, trois sciences que l'auteur comprend sous le nom plus général de philosophie de la réa- lité, s'élèveront au dessus du procédé négatif et des résultats insuffisants d'une ontologie purement formelle. Fichte pré- tend perfectionner l'empirisme dans ces parties capitales de son système, en lui adjoignant des éléments spéculatifs, il compte y rectifier les résultats de la méthode dite de construc- tion en se fondant en partie sur l'observation. En un mot, la liberté de l'homme et la personnalité de Dieu seront, nous dit-on, franchement défendus contre les attaques d'une phi- losophie dont Fichte ne rejette pourtant pas toutes les erreurs. Entreprise délicate, dont l'exécution aura droit à nos suffrages en tant qu'elle défendra avec énergie les idées éternelles qui constituent le plus beau patrimoine de l'humanité. Il est des philosophes qui, tout en prétendant donner l'intelligence de ces vérités immuables, les défigurent ou les nient impli- citement. La religion n'a pas de plus dangereux enne- mis que de tels défenseurs. Fichte se propose d'arracher le masque à ces faux systèmes, de s'opposer au torrent vul- gaire. Puisse-t-il le faire avec autant de succès qu'il met de courage et de zèle à se constituer le champion d'une