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43C                 DU GÉNIE LITTiÎKAIKE

emmailloté que la nature d'Orient tenait encore suspendu à
ses enivrantes mamelles. La Grèce a vu naître trois choses,
toutes les trois conquises sur la domination de la nature,
toutes les trois d'origine humaine et filles du libre arbitre.
L'art, la philosophie, la démocratie , voilà ces trois dons que
la Grèce a fait au monde; c'est par eux qu'elle devient la se-
conde patrie de tout homme qui pense.
   Dans l'art, tel que les Grecs l'ont fondé, l'homme se prend
lui-môme pour type dans la recherche du beau, la forme
humaine est l'éternel objet de son étude ; c'est à travers la
forme humaine qu'il perçoit l'idéal.
    Dans la philosophie , c'est encore l'homme, l'homme seul
qui se déclare en possession de tous les instruments de la vé-
rité et prétend ne plus la tenir d'une initiation mystérieuse ,
 mais la chercher et la conquérir par les seules forces de sa
 raison.
    Dans la démocratie enfin, c'est la volonté humaine, le l i -
bre arbitre qui est considéré comme point de départ du pou-
voir social. L'homme brise la fatalité des castes ; il rédige
lui-même ses lois, il ne les reçoit plus toutes faites d'un l é -
gislateur divin.
   Rome emprunta de la Grèce l'art et la philosophie sans y
rien ajouter; mais elle mit au monde deux choses nouvelles,
aussi grandes que le nom romain, le droit civi! et le droit
politique. La Grèce ne s'était pas élevée dans la politique au
dessus de l'idée des nationalités isolées et hostiles, la cité
grecque avait constamment repoussé le barbare, comme son
Olympe repoussait les dieux étrangers. Le Panthéon romain,
au contraire , s'enrichit de tous les dieux, à mesure que la
cité romaine s'élargissait pour admettre dans son sein tous
les peuples vaincus. Rome eut la première pensée de la cité
universelle ; son existence fut un long travail d'assimilation ;
mais le principe vivifiant, tenu en réserve par le chrislia-