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104                     L'ÂGE NOUVEAU.

      Comme un dieu, désormais, il crée à son image,
      Et des êtres nouveaux viennent lui rendre hommage ;
      Un peuple industrieux façonné de sa main
      Des plus rudes labeurs l'affranchira demain.
      La terre, cultivée avec art et prudence ,
      De moissons et de fruits se couvre en abondance ;
      Dans les vastes cités qui n'ont plus de remparts
      La joyeuse concorde en fait de justes parts ,
      Comme entre ses enfants la mère de famille ;
      Car d'un sourire égal la loi pour chacun brille,
      Et l'amour, plus divin, fait dans un but commun,
      Que chacun vit pour tous, comme tous pour chacun.
      Le temps a renversé les jalouses frontières
      Qui séparaient les cœurs des nations altières,
      Les ennemis lointains, réunis et charmés,
      En se voyant de près bientôt se sont aimés,
      Et foulant tous aux pieds leurs idoles contraires ,
      Les fils du même dieu se sont connus pour frères.
      Délivré de la glèbe et des plus durs besoins
      Aux champs intérieurs l'homme apporte ses soins ;
      Le plus humble a sa part du pain de la science,
      Un soleil plus serein luit dans sa conscience,
      Son esprit s'initie à de nobles plaisirs
      Et bénit l'art divin qui lui fit ces loisirs.


                              XVI.


            Une voix d'en haut vient conduire
            L'hymne par cent peuples chanté ;
            Toute âme a des sons pour la lyre
            Tout front a sa part de beauté.
            Ecartant ses voiles austères
            La nature a moins de mystères,
            Chaque homme y peut lire à son tour,