Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                           DU BUGEY.                            19

 ration de l'injure qu'il a faite à un bourgeois, comme s'il
 était un simple particulier, sicut alius simplex homo. »
     Les bourgeois étaient libres de changer de résidence et de
 s'établir dans une autre seigneurie. Comme les routes n'é-
 taient pas sans danger, le seigneur, sur la demande del'émi-
 granl, devait le faire escorter un jour et une nuit. Celui-ci
 conservait dans le pays dont il s'était éloigné le droit de pos-
 session ; il jouissait des biens qu'il y avait laissés, comme s'il
 eut continué de résider, disposition d'autant plus libérale que
 le seigneur et la communauté perdaient à ce changement.
 Aussi accueillaient-ils avec une faveur remarquable ceux
 qu'attiraient dans leur ville ses franchises et immunités ! L'é-
 tranger qui venait s'y établir était le bienvenu, si, d'ailleurs,
 il n'était pas mal famé ou poursuivi pour un crime. Après un
 an et un jour de résidence, il avait droit de bourgeoisie, sans
 autre formalité que de jurer respect et obéissance aux lois et
 règlements de la ville.
    L'étranger homme-lige qui venait habiter Seyssel, devait
 préalablement indemniser son seigneur. Cette indemnité con-
 sistait dans l'abandon du tiers de son mobilier.
    Le serf ou mainmortable qui résidait à Brion un an et un
jour, devenait libre.
    L'antique hospitalité était dans les mœurs du temps; par-
tout l'étranger trouvait protection et assistance. La charte de
Seyssel ordonnait de donner des soins à l'étranger malade
jusqu'à ce qu'il pût retourner chez lui.
    A Montréal, le voyageur ou le marchand forain , coupable
d'un délit commis dans la ville ou d'une infraction a ses rè-
glements , ne pouvait être détenu sans être mis aussitôt en
jugement; il était passible de la môme peine que les bour-
 geois.
    Mais, dans le mandement de Saint-Sorlin, où l'esprit de
communauté était exalté, l'étranger qui availinjuriô ou frappé