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 366                   NOTICE HISTORIQUE

 généraux, assemblée qui renfermait en elle le germe de la
 représentation nationale. Et non loin de là, en 1315, Louis-
 le-Hutin ordonnait l'affranchissement des serfs dans ses états,
 en proclamant que, « selon le droit de nature, chacun doit
 naître franc et que la chose doit s'accorder au nom. »
   Dans nos pays morcelés par cinq ou six familles et plus,
qui exerçaient le pouvoir souverain, il faut bien le reconnaî-
tre, il n'y avait point d'idées, point de principes ; il n'y avait
que des intérêts et une soif ardente chez chacune de ces fa-
milles d'étendre ses possessions; ou plutôt deux d'entr'elles
surtout semblaient dévorées de celle soif, les comtes de Savoie
et les dauphins de Vienne, tenant les uns et les autres, sans
cesse, notre contrée en haleine de luttes et de combats.
   Dans celte position, il n'y avait, en quelque sorte, de
sécurité , ni pour les personnes , ni pour les propriétés.
Aussi, avec plus de nécessité encore qu'au précédent siècle,
se faisait-on gardier, suivant l'expression du temps ; c'est-
à-dire que l'on achetait, soit du seigneur voisin le plus puis-
sant, soit du souverain dans les terres duquel on résidait,
le droit de se faire défendre contre les attaques dont on pourrait
être l'objet.
   C'était, non pas le lien de l'association féodale formé pour se
porter des secours mutuels dans une défense commune,
mais bien un véritable contrat d'assurance par lequel on
accordait une prime au souverain, afin qu'il sauvegardât et la
vie el les biens.
   Entre les nombreux exemples de semblables contrats à
cette époque , qu'il me suffise d'en citer seulement deux
pris à Chalamont.
   « Au mois de mars 1308, Guillaume Sage se reconnut
être gardié de M. de Beaujeu, et de lui devoir cinq sols de
garde annuelle sur les mas de Verseil et de Gilinery, sis en
la paroisse et près de l'église de Sandrans et sur tous ses