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                     BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                     505
      M. Reyre a laissé un grand nombre de mémoires et de plai^
   doyers imprimés, qui témoignent tous de son talent non moins
   brillant que judicieux. 11 improvisait rarement ; mais, lorsqu'il
  ne pouvait échapper à cette nécessité, il se montrait si supé-
  rieur que l'on était tenté de lui demander compte de l'usage par-
  cimonieux qu'il faisait de cette belle faculté.
      Placé au premier rang parmi les notabilités du barreau et
  après avoir exercé sous le Directoire, sous le Consulat et sous
  l'Empire, M. Reyre pouvait aspirer aux honneurs de la magis-
  trature. On vint au-devant de lui, et des propositions lui furent
  faites ; mais Napoléon régnait encore, et l'éloignement qu'il éprou-
  vait pour le gouvernement impérial ne permit pas à l'avocat de
  renoncer à l'indépendance de sa profession.
     En 1815, après le second retour des Bourbons, M. Reyre fut
  appelé au poste de procureur du roi à Lyon. Certes, s'il eût pu
  prévoir les événements, il eût repoussé le périlleux honneur qui
 lui était offert ; mais il aimait les Bourbons et il accepta.
     Bientôt après, en 1817, chargé des fonctions du ministère pu-
 blic près la Cour prévotale, il eut à porter la parole dans un pro-
 cès procès politique dont le souvenir, nous n'en doutons pas, ne
 fut pas un des moindres motifs qui le décidèrent, peu de temps
 après, à solliciter un siège de conseiller à la Cour royale. « Dans
 ces nouvelles fonctions (1), plus en rapport peut-être avec son
 caractère et ses antécédents, M. Reyre acquit bientôt une grande
 influence à la Cour, et se fit constamment remarquer par ses tra-
 vaux et les lumières qu'il répandait sur toutes les affaires qui lui
 étaient dévolues.
     » Il fut très-souvent désigné pour présider les assises dans les
divers chefs-lieux du ressort, et il excellait dans cette partie im-
portante de l'exercice de ses fonctions. Son talent oratoire, la no-
blesse de son langage, la dignité toute magistrale de sa tenue, la
lucidité spéciale de son esprit, qui excellait dans la conduite des
débats, son inaltérable droiture, y brillaient du plus vif éclat, et
toutes les sessions qu'il a eu successivement à présider ont été
plus ou moins remarquables.

  (i) Notice historique sur M. le président Reyre. — Lyon, 1847.