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20 MONOGRAPHIE HISTORIQUE tourbillon qui renverse tout sur son passage ; elle durait peu dans les pays qu'elle ravageait, mais en peu de jours elle couvrait la terre de funérailles. Les juifs , accusés d'avoir jelé du poison dans les puits et dans les fontaines, furent massacrés dans plusieurs cantons. Le dauphin condamna d'a- bord ces massacres comme des assassinats ; mais, changeant d'opinion , M'ordonna l'arrestation des juifs et la confiscation de leurs biens. Cette procédure, qui donnait du poids à l'im- posture, excita contre eux le peuple du mandement de Saint- Sorlin, de sorte qu'il en fit un grand carnage. » Cet hor- rible drame eut pour principal théâtre Lagnieu, le bourg le plus considérable du mandement. Les juifs y occupaient dans la ville basse une rue qui a conservé leur nom. INJURES. COUPS ET BLESSURES. La population du Bugey est, comme nous l'avons dit, le produit de diverses races qui sont venue's s'y mêler à la race celtique. Le type primitif ayant été effacé par ces mélanges, le sol a exercé plus puissamment son influence sur cette po- pulation. La vivacité méridionale de son caractère tient à ses montagnes. Les querelles d'intérêt, les rixes, suscitées par le vin que ce pays produit abondamment, y ont toujours été nombreuses ; les crimes, rares. La pénalité des franchises met en évidence celte appréciation morale. Le répression des crimes y est succinctement formulée ; celle des rixes et que- relles avec coups el blessures est, au contraire, l'objet d'une foule de dispositions minutieusement détaillées selon les cir- constances el leur gravité. Dans le Bas-Bugey, les imputations infamantes, ainsi celles de voleur, de traître, assassin, hérétique, étaient pu- nies d'une amende et d'une condamnation à des dommages- intérêts. L'offensé, en déposant sa plainte, payait deux sous