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                     ET DE L'ENSEIGNEMENT.                     217

 sous l'Empire et du droit divin sous la Restauration. Tel
 n'était pas le plan de la providence, aussi il fallut une nou-
velle crise et une nouvelle leçon.
    La révolution de 1830 a accompli les décrets divins; elle a
commencé une nouvelle phase dans la vie de l'humanité;
elle a manifesté une nouvelle idée dans le monde, et posé un
fait dont les conséquences pour l'avenir sont incalculables.
Ce fait très simple en apparence, mais qui établit sur nne
nouvelle base les rapports de l'Eglise et de l'État, du pouvoir
spirituel el du pouvoir temporel, des deux grands principes :
l'unité et la variété , c'est : qu'il n'y a plus de religion de
Vital. Ce fait mérite donc d'être étudié avec soin.


  § IV.      DE L'ÉTAT ACTUEL DE LA SOCIETE EN FRANCE, ET
              CES CONSÉQUENCES QUI EN RÉSULTENT.


   Il n'y a plus de religion d'élat. Qu'est-ce à dire? l'État re-
pousse toute solidarité avec une religion quelconque; il n'é"
pouse les intérêts d'aucune d'elles, toutes lui sont indifférentes.
Dans un catholique, dans un prolestant, dans un juif, il ne
voit que le Français, et ce n'est qu'en cette qualité qu'il leur
accorde sa protection.
   Jusqu'à présent, où l'État était lui-même l'Église el prenant
la cause de l'Église il prenait sa propre cause; ou bien il re-
connaissait une Église à laquelle il se soumettait et dont il
exécutait les décisions, ou plutôt dont il était censé exécuter
les décisions, car je parle ici du droit et non du fait qui, par
la mauvaise foi des pouvoirs, se trouve souvent en contra-
diction avec le droit. Maintenant l'État n'est plus l'Église et
n'est sujet d'aucune Église.
  D'un autre côté, s'il refuse le concours de sa force matérielle
à l'Église, il renonce à emprunter d'elle son autorité, et à
employer à son profit sa force spirituelle. Jusques là l'État
commandait au nom d'un Dieu quelconque; Moïse comman-
dait au nom du Dieu d'Abraham ; les législateurs grecs se r e -