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DU TRONE DE L'ARCHEVÊQUE DANS L'ÉGLISE SAINT-JEAN. Le chœur de notre cathédrale, qui avait déjà tant gagné à la restauration de ses anciens vitraux, vient encore de s'enrichir d'un bel ouvrage ; un trône ou siège archiépiscopal a été placé contre le premier pilier après le trans-sept de droite, au com- mencement des stalles qui, dit-on, doivent être continuées dans le même goût. Il ne s'agit plus ici de ces malheureux rideaux rouges avec franges et panaches que le tapissier posait le matin pour les en- lever le soir : ce trône est solide et stable, c'est l'œuvre d'ar- tistes consciencieux, MM. Bossan et Desjardins, et son exécution, magnifique spécimen de ce que peuvent aujourd'hui les sculp- teurs lyonnais, n'a pas exigé moins de cinq années d'un travail soutenu dans plusieurs ateliers ; il est construit en entier en bois de noyer, dans le style gothique fleuri. Le plafond, qui porte le siège, est élevé de trois marches, on y monte de côté par deux rampes ; une riche décoration re- couvre tout le devant du soubassement. Cette partie, due en entier au ciseau de M. Maillard, est fouillée avec une étonnante délicatesse: cinq statues, dont les modèles ont été faits par M. Fabisch, occupent le milieu; au-dessus de leur tête et sous l'accoudoir, on lit la devise : Prima sedes Galliarum ; à droite 27