Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
282           LES FEUILLES AU VENT.

      Là, c'était la feuille argentée
      Du saule ami des frais ruisseaux,
      Puis, la parure veloutée
      Du tremble aux flexibles rameaux;

      D'or et de pourpre diaprée,
      La feuille du pampre étalait
      Sa robe de moire, échancrée,
      Du ciel d'octobre doux reflet.

      Là, morte sans être fanée,
      Éclatante comme une fleur,
      Celle du poirier, satinée,
      Jetait sa vivace couleur.

      Ornement des arbres stériles,
      Dépouille des branches fertiles,
      Epars sur le sol morfondu,
      Tout gisait mêlé, confondu.

      Ainsi la mort confond les hommes : '
      Riche ou pauvre, petits et grands,
      Sans nous demander qui nous sommes,
      Elle égalise tous les rangs.

      Le vent, par de brusques rafales,
      Faisait papillonner l'essaim ;
      Et par ses mobiles spirales
      Y pratiquait plus d'un larcin.

      •— Oh ! la pauvre feuille, où va-t-elle? —
      Disait, les suivant du regard,