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256 INSCRIPTIONS ANTIQUES DE LYON. à celui de Bellièvre, et figure aujourd'hui dans les archives royales delà cour de Turin. M. deBoissieu, qui en a pu consulter une copie, irouve que « nos inscriptions y sont reproduites avec plus de fidé- lité et d'exactitude que dans la plupart des publications du XV[" siècle, et même du siècle suivant. » Toujours à l'époque de Bellièvre et de Syméoni, un magistrat fort considérable et très-lettré,. Nicolas de Langes, avait amassé dans son jardin un grand nombre de monuments antiques, dont les in- scriptions furent recueillies par Guillaume Paradin, et placées à la fin de son Histoire de Lyon. C'est de quoi nous avons dit un mot dans cette Revue, en suivant les travaux du vieil annaliste. Au XVIIe siècle, le jésuite Menestrier et le médecin Jacob Spon; au commencement du XVIIIe, le P. de Colonia ajoutèrent de nou- velles inscriptions aux anciennes, et étudièrent diversement les unes et les autres, suivant la nature et le besoin de leurs travaux. Ce fut Spon qui fit les recherches les plus complètes, les mieux or- données, et qui réunit, comme dans une galerie, ce que Lyon connaissait en 1675 sur ses antiquités. Malgré sa passion pour les monuments lapidaires, Spon, qui était pauvre et qui cherchait une modeste existence dans sa profession de médecin, ne put donner à son livre tous les soins dont il eût été capable, et il pèche en beau- coup de points ; mais le petit voluniH de la Recherche est estimé et assez rare, malgré des défauts et des inexactitudes. Les tra- casseries suscitées aux réformés par le grand promulgateur des aimables libertés de l'église gallicane nous valurent l'exil, volon- taire du reste, de J. Spon qui était protestant, et qui se retira à Genève, où il mourut. Enfin, de nos temps, M. Artaud nous a créé un musée lapidaire, qui s'est enrichi successivement par les dons des particuliers et les fouilles opérées çà et là dans le vieux sol de Lyon. C'est ce musée que M. de Boissieu a voulu publier. Il lui a consacré jusqufici deux magnifiques livraisons, que nous pouvons louer à noire aise, car la louange ici ne craint pas de s'égarer. Les Inscriptions antiques de Lyon sont classées dans l'ordre le plus simple et le plus naturel. D'abord, les dieux et les divinités de tout genre, puis les prêtres, ensuite les magistrats, etc. L'auteur