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INSCRIPTIONS ANTIQUES DE LYON. 255 nuscrits, et que l'incertitude augmente chez les éditeurs. Pline l'ancien, par exemple, dans le paganisme ; Tertullien, dans le chris- tianisme, sont incontestablement deux des auteurs de l'antiquité, dont le texte nous offre le plus de variantes. Cela a tenu, pour le premier, à la quantité de sujets qui se mêlent, qui se heurtent dans son Histoire Naturelle; et pour le second, à la concision ambitieuse et flère de son style ; pour tous deux à la recherche de l'archaïsme, à l'affectation de la métaphore, à certains vices de décadence pareils aux nôtres. Or, quand il se trouve quelque monument qui intervient dans le silence de l'histoire ou dans l'altération des textes, on a une autorité sur laquelle on peut s'appuyer sans crainte. Mais, comme le dit M. Alphonse de Boissieu, au début de sa préface, « les monuments périssent, les livres restent. » Il importe donc pour la science, qui occupe une si belle place dans la vie morale des peuples, de sauver des envahissements de la mort ces précieux débris qui ont à nous raconter quelques faits des siècles passés, et de là le livre que nous annonçons. Livre tout spécial et particulier à DOtre ville dont il éclaircit les origines, dont il classe et apprécie avec un patient et laborieux amour les richesses épigraphiques. D'autres archéologues avaient essayé, mais faiblement, de sauver de l'oubli ce qu'ils voyaient et lisaient de cette histoire lapidaire, et on doit à leurs efforts quelque reconnaissance. Dans la première moitié du XVI» siècle, Claude de Bellièvre, qui appartenait à une famille très.distinguée de cette ville, rassembla les inscriptions romaines qui concernaient sa patrie. Le manuscrit de Bellièvre , écrit dans la langue commune qui reliait les savants d'alors, la langue latine, porte le titre de Lugdu- num prisum (Lyon ancien), et se trouve à la bibliothèque de l'École de Médecine do Montpellier. On s'accorde à dire que c'est une compilation de peu de valeur, mais aux mains d'un sage criti- que, elle deviendrait, sans doute, d'une certaine utilité. Gabriel Syméoni, littérateur florentin, qui séjourna à Lyon vers l'an 1555. pensa aussi à sauver de l'oubli ce qu'il avait sous les yeux de débris de la domination romaine dans notre province, et rédigea YOrigine e le Antichittà di Lione; mais son manuscrit a eu un sort analogue