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i24 DISSERTATION le plus tôt possible du Rhône, afin d'avoir moins de monta- gnes à traverser et de pouvoir marcher plus rapidement. Il passe donc à Vienne et remonte le Rhône jusqu'à Lugdunum , qui devait déjà exister pour beaucoup de raisons exposées ail- leurs, quoique César n'en parle pas. Arrivé au confluent du Rhône et de la Saône , et pressé de traverser la première de ces rivières, il dut naturellement opérer son passage immé- diatement au-dessus de la jonction. Comme il n'est pas dit qu'il jeta un pont sur le Rhône , il est bien à présumer qu'il dût se servir , pour le transport de ses troupes, des embarca- tions que lui fournit la colonie grecque, déjà établie en ce lieu et celles qu'il trouva à Vienne et qu'il fit remonter jus- ques là . Cette langue de terre qui se trouve entre les deux rivières, vis-à -vis Lyon, devait sans doute appartenir auxSé- gusiens, qui devait y trouver une situation favorable au com- merce et protégé par Lugdunum, situé sur la montagne. Et, d'ailleurs , les rivières ne formaient pas chez les Gaulois des confins rigoureux et étaient souvent plutôt des moyens de communication que des limites entre les différents peuples. Ainsi, en donnant aux Ségusiens le territoire qu'on leur donne ordinairement, on peut facilement expliquer ce passage de César. M. Bernard, dont j'ai parlé plus haut, émet ici une opi- nion nouvelle. Se fondant sur l'autorité de quelques manus- crits des commentaires où il est écrit Sebusiani pour Segu- siani, et sur un passage d'un discours de Cicéron pour Quinlus, où il est parlé de Sébusiens ; il en fait un peuple particulier qu'il place sur la rive droite du Rhône , il nous dit que les Sébusiens sont mentionnés une seule fois par César, qui les met prés des Ségusiens (1). Je ne sais dans quel pas- sage; mais j'ai compulsé les Commentaires et je n'ai vu dans fO Mémoire sur les origines du Lyonnais, p. 3g.